Auto-emploi : Des femmes démunies apprennent à entreprendre

Acesf-Ca accompagne une centaine de femmes pauvres à l’élaboration et à la mise œuvre de leurs plans d’affaires dans les villes de Maroua, Bamenda et Yaoundé au Cameroun.

Formation2% de femmes pauvres seulement exercenet la coiffure
L’action est réalisée dans le cadre du projet Accès des femmes pauvres au pouvoir d’achat et à la sécurité alimentaire. Elle vise à permettre aux femmes démunies de prendre leur destin en main de manière proactive et d’améliorer leurs revenus par l’auto-emploi. Au départ, 135 femmes vivant en dessous du seuil de pauvreté (moins de 738 Fcfa par jour selon l’Institut National des Statistiques) ont été sélectionnées à l’issue d’une enquête d’identification auprès de 450 ménages. Ces dernières ont été formées au démarrage et à la gestion d’une activité génératrice de revenus (AGR) pendant une semaine. Le contenu des ateliers portait sur : la connaissance des qualités d’une bonne entrepreneure ; l’élaboration du tableau des dépenses nécessaires pour son projet ; le calcul du prix de vente ; l’observation du marché ; la connaissance des clients ; l’identification des points faibles et les points forts des concurrents ; l’évaluation des besoins en matériel ; la détermination du besoin en fonds de roulement ; la tenue du cahier de caisse…

Accompagnement
A l’issue de la formation des apprenantes, 124 parmi elles, soit 92 % ont produit un plan d’affaires. Les animatrices du projet ont mené des entretiens individuels avec les bénéficiaires. Ces entretiens ont permis d’améliorer les plans d’affaires. Dans chaque région (Maroua, Bamenda et Yaoundé), un comité ad hoc, composé des animatrices locales et d’un membre de l’équipe de coordination du projet, a étudié et sélectionné les plans d’affaires éligibles au soutien financier d’Acesf-Ca. Au total 104 microprojets on été acceptés et financés pour un montant global d’environ 5 millions de francs CFA. Les activités génératrices de revenus portées par les bénéficiaires sont variées. La transformation alimentaire et la restauration représentent les trois quarts (74 %) des AGR exercées par les bénéficiaires. Elle concerne la fabrication de jus de fruit, de pili-pili, de yaourt, de caramel d’arachide et de sésame, gâteau de niébé et de pistache, de chips, d’arachide grillé, d’huile de sésame ; le fumage de poisson et de gibier, etc. Les autres secteurs d’activités sont : la coiffure (2 %), la vente du bois de chauffe (3 %), le petit élevage (3 %), le petit commerce (8 %), la couture et décoration (10 %).

Le processus d’accompagnement des bénéficiaires comprend : (i) l’élaboration du planning d’accompagnement individuel ; (ii) le repérage de la résidence et de l’emplacement d’exercice d’activité de chaque bénéficiaire ; (iii) la signature de la lettre d’engagement par la bénéficiaire et un parrain ou une marraine qui s’engage à rembourser quand cette dernière se trouve dans l’incapacité de le faire ; (iv) l’appui matériel et financier de bénéficiaires ; (v) la remise d’un cahier de caisse déjà tracé à chaque bénéficiaire qui dès les premiers achats, apprend à enregistrer les opérations d’entrée et de sortie d’argent ; (vi) le suivi-conseil ; (vii) la mise en relation avec les autres acteurs (pairs, fournisseurs, administration…) ; (viii) le recouvrement des remboursements.

Petit commerce de vivre fraisUne stratégie mise en place, rend les bénéficiaires solidaires du remboursement. Elles se rencontrent à des jours fixés par elles mêmes, en présence de l’accompagnateur. Elles collectent les remboursements dus et les remettent à l’animatrice. En cas de défaillance d’une bénéficiaire, les membres du groupe solidaire se concertent en vue d’encourager la bénéficiaire concernée à se battre pour respecter ses engagements financiers.

Le fonds de microcrédit est reconstitué. Il servira à renforcer les meilleures AGR en cours ou à financer les AGR d’autres femmes démunies.

 

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Une bénéficiaire, Anaba Julienne du quartier Mballa VI à Yaoundé en train
de confectionner le gâteau de pistache destiné au marché. 74 % de femmes
pauvres exerces dans le secteur de la transformation alimentaire et de la restauration
  8% de femmes démunies font le petit commerce
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10% de bénéficiaires pratiquent la Couture et la décoration   Petit commerce de produits alimentaires manufracturés
 

acesfca