Riche ou pauvre, chaque voisinage a ses problèmes

Cette problématique était au cœur de la célébration de la 3ème édition de la fête des voisins à Douala le 2 juin 2013.
« Mon voisin, mon 1er secours ». C’est sous ce thème que s’est célébrée la troisième édition de la Fête des voisins au Cameroun le 2 juin 2012. A Douala, le QG du comité d’organisation, Ges Cameroun (Générosité, entraide et solidarité), a célébré cette fête à travers des quartiers de la ville de Douala via la volonté de certaines associations de ces quartiers-là. L’équipe a notamment réuni les voisins des quartiers Ndogbong, Yassa, Logbessou etc. A Logbessou, la notion de voisinage y est a priori, difficile au regard de la qualité des constructions. D’imposantes bâtisses. Luxueuses. Calmes. Il est 16 heures 30 minutes ce dimanche 2 juin 2013. Les voix des enfants -qui devraient être en train de jouer à cette heure-là-, sont à peine audibles. Ils sont d’ailleurs presqu’invisibles. Si ce n’est quelques bambins qu’on aperçoit, l’air pantois, accrochés au balcon du deuxième ou du troisième étage de la maison des parents. C’est les seules parties internes de la maison qui sont visibles ; Le reste est caché derrière une barrière de plusieurs mètres de haut. A la 4ème avenue du quartier, on voit enfin des gens. Une centaine de personnes réunies par l’association des Mums (Mamans unies pour un meilleur soutien) pour célébrer la fête des voisins. C’es l’extase pour la présidente de cette jeune association, Brigitte Nkwekam alias « ma Bri », qui va dans tous les sens pour galvaniser les uns et les autres. C’est la première fois avoue-t-elle, «depuis des années que je vis dans ce quartier que je vois les voisins assis ensemble. Je vois des gens faire connaissance là, j’en suis émue. Je peux passer pratiquement 5 ans sans connaître ce qu’il y a dans la barrière de l’autre, ce n’est pas normal. On ne se suffit pas, l’être humain a besoin de son semblable. C’est ensemble qu’on est fort, seul, on a peur», prêche la commissionnaire agrée en Douane à l’occasion de la fête des voisins.

Une satisfaction pour Caroline Tchakounté qui a cru bon d’importer cette fête de l’Europe pour le Cameroun. Dans le but, d’amener les gens à mieux vivre ensemble. Ceux du quartier Logbessou ont saisi cette occasion pour non seulement partager un bout, mais surtout pour se dire des vérités en face.

Pendant la brève séance de causeries, des voisins d’autres avenues, se sont plaints d’être lésés dans des projets de profilage des routes initiés par des particuliers, du manque de communication entre le camp des «villageois» et ceux de la «Maetur» et du complexe que nourrissent certains de leurs voisins vis-à-vis d’eux. Beaucoup préfèrent par exemple, aller se coiffer ou coudre leurs vêtements en ville alors que «dans le quartier, il y a de bonnes couturières et coiffeuses». La présidente des Mums a invité les voisins du quartier Logbessou à concevoir des projets communs qui les aideraient à renforcer les liens de solidarité et d’entraide.

Adeline Tchoualack
Le Messager, 5 juin 2013

 

acesfca